söndag, augusti 06, 2006

Blogstalgicware, part deux

Un autre exemple serait la série des Ultima. Ultima VI était un modèle de rpg en 2d pseudo-isométrique, avec un système de nuits et de jours, un monde détaillé, une party de NPCs autour du PC, des dialogues par mots-clefs, et les personnages atttachants des versions précédentes du jeu. Ultima VII est encore plus : il reprend les principes de base d’Ultima VI, mais avec des améliorations qui l’ont propulsé dans la légende : des graphismes de toute beauté (les oiseaux, les vagues, l’équipement des personnages apparaissant à l’écran), un moteur de combat en realtime remarquable (l’écran tournant au rouge quand le PC se faisait blesser, comme un ‘voile rouge’), une musique épique et mémorable, mais surtout un monde extraordinairement fouillé et crédible, une quête mystique centrée autour de la symbolique hindoue et chrétienne, une interactivité monstre avec les détails du monde, une satire de la scientologie et de vraies enquêtes autour de meurtres mystérieux, une système de magie intelligent, et surtout ce sentiment que le monde vivait indépendamment des quêtes du joueur, en fait, on pouvait survivre indéfiniment en exerçant un métier comme boulanger, forgeron ou fermier : bref, un vrai travail d’approfondissement. Ultima VIII, maintenant reprend le moteur, avec tous ses détails et ses merveilles, mais… mais le PC se retrouve tout seul, il faut maintenant être adroit pour passer des obstacles physiques (comme par exemple sauter de pierre en pierre), le scénario est perdu entre ‘on ne vous dit rien’ et ‘vous verrez plus tard’, le thème général est plutôt du hack ‘n slash. En gros, en changeant de monde (et de dev team), le jeu avait presque tout perdu de son attrait. Je ne connais pas Ultima IX mais j’ai lu que c’est encore plus traître…

Tout ça pour dire qu’Ultima VI et VII (que je lie dans ma tête parce que ce sont ceux auxquels j’ai le plus joué, et aimé, et qu’ils se ressemblent, bien qu’ils ne fassent pas partie de la même trilogie) étaient bieeeen mieux que leurs suites, et sûrement bien mieux aussi que ce qu’on a fait depuis dans le genre (par exemple les Baldur’s Gate), pour cette ambiance spéciale, et l’attachement qu’un joueur pouvait prouver pour les détails du jeu (lieux, personnages, mais aussi chansons, histoires d’amour, tragédies, etc.), en même temps qu’un mode de combat vraiment interactif, qu’on a du mal à retrouver maintenant (choisir la tactique de ses party members en tentant de se placer pour porter le plus de coups possibles, sans bien sûr se trouver dans l’aire d’action des adversaires les plus coriaces).

En résumé, ça n’a jamais vraiment été pasqu’un jeu était vieux qu’il était mieux : mais c’est pasqu’il était bien qu’il était mieux. En fait, c’est juste pasque tous les anciens jeux n’ont pas été améliorés tels quels, et qu’il y a un équilibre de fun, de difficulté, et d’ambiance qu’il faut trouver, et que cet équilibre n’est pas toujours facilité par la technologie : des fois, c’est juste les vieux équilibres qui sont meilleurs que les nouveaux équilibres.

On pourrait faire une analyse de la progression des Elder Scrolls aussi pour voir dans quel mesure le principe est respecté ; pour ma part, je crois que les Elder Scrolls se bonifient avec le temps : mais bon, là je crois que vous avez compris, ça va, pas la peine d’insister, je m’en vais…