Hémoblogine
Je me sens comme le type de Taxi Driver. Je me sens vraiment comme ce film. Juste... seul. Pas exactement seul, mais... Perdu comme si j'avais couru trop vite sans regarder, mais je sais que j'ai pas bougé. Et que le monde, lui, placide, est resté comme il est. Et que les gens sont toujours les gens, peut-être un petit peu plus eux-mêmes chaque jour. Je me sens... looser. Non, même pas : plutôt loosé.
Las. Délacé.
Je me sens comme un col de chemise ouvert, froissé, jauni par le cou. Je me sens...
Je me sens comme quelqu'un qui est le seul à pouvoir se sentir.
Je me sens...
...
Dans une journée comme ça, il y a des victoires. Par exemple, remplir la bouteille d'eau et la mettre au frais. C'est une victoire. Pas une grande, mais une victoire. Et le fait que ce soit une victoire est une défaite en soi.
Et poser sa tête sur le mur en écrivant. Ca c'est pas une victoire, mais c'est... un geste nouveau. Une exploration. Un truc qui tire un peu plus haut la couverture d'oblitération. Tiens, je connaissais pas cette position de lassitude, taper, la tête contre le mur, abandonnée. Lâchée.
Comme un régiment d'enfants perdus envoyés au front et qui se retrouvent à l'arrière. Perdus, et perdus.
Journée épave. Journée échoué. Sans marée pour la remettre à flot le lendemain. Il faut être deux pour piloter ce voilier-là. J'étais au winch et tout s'est embouti au fond. J'ai valsé. Sans bouger, toujours, sans bouger.
Et je vois pas l'intérêt de faire des choses intéressantes. Je crois que j'ai envie de réussir à faire queutchose du temps qui m'est alloué, mais même ça je sais pas si ça m'intéresse. Je crois que je n'ai pas envie de me sauver, des fois. Juste de... passer le temps. De tuer le temps. Avant qu'il ne m'aie, tout lentement, à sa manière de vieil océan.
Journée épave.
1 Comments:
"L'homme regarde la fleur.
La fleur sourit."
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