Chroblog de Narnia
J’ai vu le Monde de Narnia : Episode Un, pour me faire une idée... l’idée est faite. Trop... hmmm... simple. Trop bidon. Je suppose que ça va pour les enfants. Mais attendez... y’a quand même un petit peu à réfléchir, enfin, moi ça me fait réfléchir...
D’abord, mon frère m’avait dit que dans Famille Chrétienne (déconnez pas st’un fort tirage), ils disaient qu’il y avait comme un parfum d’évangile... Tu m’étonnes, si tu le chopes pas c’est que t’es aveugle & sourd (et anosmique, pour le parfum). Evidemment, le gentil prince Machin se sacrifie à « la magie de Narnia » (dont on a entendu plus tôt qu’elle « gouverne aux destinées ») pour sauver la vie du traître, mais puisqu’il est lui-même pur de toute traîtrise, il est ressuscité... Je vois pas pourquoi ils ont pas ajouté « le troisième jour », pour faire bonne mesure. Et puis après il ressuscite tous les gens statufiés (non non, pas en statues de sel, mais vous pouvez dire “de sel” si vous voulez) en soufflant dessus... Oui, en soufflant, (où que j’ai mis mes sabots ? ... ah ! ils sont là : ) avec son souffle...
Avec ça, soyez gentils avec vos frères (vous comprenez l’allusion comme vous voulez) et ils vous le rendront ; et on a même une figure mariale, sisisi, la ptite gamine avec sa cannette magique qui pisse de la Guiness Régénératrice (ou presque). Lève-toi & marche, croyez pas ?
Là où ça devient assez marrant (et passionnant), c’est quand ce pédophile de Mr Tumnus qu’on avait point vu depuis Shakespeare pose sa main sur la main de la ptite. Non, le fait qu’il soit pédophile n’est pas le passionnant, mais plutôt que le faune soit du côté de la figure mariale... Oué, le faune... savez, le type aux oreilles, nez & pattounes de bouc, comme sur les photo-montages médiévaux représentant ce bon vieux Sheitan. Bien sûr, il n’est pas seul, il a une tripotée de potes à lui, cornus comme lui, qui « dansaient avec les nymphes » quand l’hiver n’était pas commencé (dans la mythologie romaine, on appelle ça une orgie), et quand c’est pas des faunes (autre nom : satyres... ça fait totalement chrétien, ça, hein ?), c’est des centaures, pas mieux lotis dans l’imagerie bigote...
Bien sûr, je ne vais pas jusqu’à dire, avec ce bon vieux David Sorensen par exemple, que le bouquin est un vibrant appel à retourner aux cultes païens, non, du tout.
Je me donne l’impression d’avoir une vision plus large & profonde en découvrant encore & encore les diverses facettes de la mythologie, revisitée âge après âge, « réactualisée » dirait ce bon vieux Pr Pfirsch (euuh... d’ailleurs c’est un chrétien assez convaincu lui-même...).
Donc, aujourd’hui, la mythologie actuelle, car c’est une mythologie, un bouquet d’images & de sentiments que la communauté dans son ensemble se représente au sujet d'au-delà du réel, la mythologie actuelle donc associe les faunes & centaures, premièrement, à la nature, ce qui a toujours été le cas, et, au travers de la lecture disons franciscaine de la nature, au Bien. Aux Gentils. Bien sûr, du côté des Méchants, l’hiver, qui est la non-Nature dans la représentation chrétienne (représentation qui vient du Sud, hein, de la Méditerranée plutôt que de la Baltique).
Bien sûr, même travail avec les animaux, qui représentent (assez curieusement, d’ailleurs) l’essentiel des troupes des deux armées.
La dichotomie été/hiver prend là un tour assez... bizarre. Enfin, bizarre pour moi. Ce n’est plus la Méditerranée qui est le pôle du Bien associé au soleil, au chaud ; ce pôle est repoussée en Afrique : les troupes animales bienveillantes les plus en vues dans la bataille finale sont les léopards et le rhinocéros. Pas de connotations pour ces deux animaux dans la mythologie gréco-romaine à ma connaissance, non que je sois super calé ; par contre j’aurais eu comme souvenir que les léopards avaient mauvaise réputation chez les Hébreux. C’est donc un truc rajouté entre la vulgarisation des animaux d’Afrique (genre le Dix-neuvième, quoi) et C S Lewis (né 1898, mort 1963), cette dimension divine des savanes. Les autres animaux du Bon Côté (copyright) sont les castors, les blaireaux, et les souris (?), que je lie aux romans anglais des Dix-neuvième & Vingtième, qui opposent les animaux industrieux aux prédateurs (profiteurs qui ne travaillent pas la terre).
Je mets de côté le lion, le prince Machin. Tout simplement pasque ce serait tentant de dire que c’est l’archétype de l’animal des savanes africaines, le roi de la brousse ; l’embêtant c’est que c’est aussi un animal emblématique dans toute la Bible, que ce soit du côté du Mal, ou enfin pas vraiment, mais de l’oppresseur (cf. les Psaumes), et de la nature impitoyable qui ne pardonne pas ; mais plus généralement du côté du Bien, le meilleur exemple étant que c’est l’animal symbolique de la royauté de David (le Lion de Juda & Lion de Saint Marc Evangéliste). Donc impossible de dire d’où ça vient que le lion est du côté des gentils.
Maintenant, du côté des Méchants...
Avant les animaux, petit laïus : bien sûr, les Ogres, les Géants (les deux dadets qui se bousculent quand l’armée de la reine s’avance), et le nain (l’âme damnée de la madame) viennent tout droit de la mythologie germanique (le nain chez les Romains est plutôt bonnard). Ils occupent la même place dans ces légendes, avec une petite nuance pour les nains, qui ne sont pas forcément tout à fait méchants, mais en tout cas ils aiment po les humains :^( . Les minotaures, euh, sont la contrepartie des centaures, de grec à grec on se comprend ; ils sont bien entendus maléfiques. Aïe oui mais dans la mythologie grecque, le Minotaure n’est pas spécialement maléfique : il est juste bête & méchant. Hmmm... et l’image du taureau ? C’est un animal de sacrifice dans la tradition hébraïque & égyptienne, assez révéré, et un symbole très apprécié de la culture médiévale (il tient une bonne place dans les cahiers héraldiques ; par exemple, l’auroch de Moldavie) ; en plus d’être le symbole de Saint Luc Evangéliste... Le hic c’est que, aujourd’hui, dans la mythologie, les minotaures sont maléfiques, point barre.
Maintenant les animaux. Et là, c’est le joyeux mélange : les loups tiennent une bonne place, c’est la Gestapo locale (on ne les voit pas combattre). C’est tout à fait consistant avec la symbolique médiévale qui aimait pas les loups du tout, mais alors du tout du tout ; à tort bien sûr, vu que les loups n’attaquent que rarement les humains (on le répète encore & encore, et pourtant y’a toujours la symbolique... un bon exemple de la résistance des symboles aux réalités de ce monde-ci). Les germaniques le voyaient en symbole de l’hiver, ce qui est pas bien mauvais chez eux, mais ça va dans le sens de C S Lewis. Pourtant, l’image est assez flatteuse, en un sens : les loups sont des pisteurs experts de la reine, et ne montrent pas la bêtise ou la brutalité des autres animaux : ils sont juste vicieux. Mais... matures. Intéressants.
Animal suivant, les vautours. Ouimais les vautours étaient pas bien connus des gréco-latins, des Hébreux, des médiévaux... Les Egyptiens les voyaient comme de bons parents, symboles de l’affection familiale, symbole qu’on retrouve en Afrique du Sud. Voilà donc un symbole ajouté bien après, cf. les vautours dans la symbolique des studios Disney (Robin des Bois, c’est en 1973). On pourrait dire suivant cette dernière piste (la symbolique de l’animation Disney est Deep South) que ça vient de l’imagerie du Grand Ouest ; sauf que Lewis est bien britannique, lui. L’image du charognard a pris le pas sur l’image de la mère (et donc du souverain).
Ensuite, les sangliers. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais les sangliers ont pris un mauvais tournant un jour, et maintenant ils sont toujours du mauvais côté... Les sangliers sont pas très maléfiques, just’un peu chatouilleux... Bête de chasse par excellence, le sanglier a sombré du côté obscur depuis, avec sauvagerie & brutalité à la clef. A noter que les orcs de l’ancienne imagerie Dungeons & Dragons sont des hybrides humains-sangliers (et plus nettement que dit dans cet article).
Voilà, pour l’instant ça suffira.
Un petit mot sur Lewis : Narnia n’est pas son écrit le plus fameux, mais plutôt la trilogie Le Silence de la Terre/Voyage à Venus/Cette Hideuse Puissance ; symbolique chrétienne antiscientifique.
Cependant, côté fantasy, on peut signaler quand même qu’il était membre des Inklings, le cercle littéraire de J R R Tolkien à Oxford.
D’abord, mon frère m’avait dit que dans Famille Chrétienne (déconnez pas st’un fort tirage), ils disaient qu’il y avait comme un parfum d’évangile... Tu m’étonnes, si tu le chopes pas c’est que t’es aveugle & sourd (et anosmique, pour le parfum). Evidemment, le gentil prince Machin se sacrifie à « la magie de Narnia » (dont on a entendu plus tôt qu’elle « gouverne aux destinées ») pour sauver la vie du traître, mais puisqu’il est lui-même pur de toute traîtrise, il est ressuscité... Je vois pas pourquoi ils ont pas ajouté « le troisième jour », pour faire bonne mesure. Et puis après il ressuscite tous les gens statufiés (non non, pas en statues de sel, mais vous pouvez dire “de sel” si vous voulez) en soufflant dessus... Oui, en soufflant, (où que j’ai mis mes sabots ? ... ah ! ils sont là : ) avec son souffle...
Avec ça, soyez gentils avec vos frères (vous comprenez l’allusion comme vous voulez) et ils vous le rendront ; et on a même une figure mariale, sisisi, la ptite gamine avec sa cannette magique qui pisse de la Guiness Régénératrice (ou presque). Lève-toi & marche, croyez pas ?
Là où ça devient assez marrant (et passionnant), c’est quand ce pédophile de Mr Tumnus qu’on avait point vu depuis Shakespeare pose sa main sur la main de la ptite. Non, le fait qu’il soit pédophile n’est pas le passionnant, mais plutôt que le faune soit du côté de la figure mariale... Oué, le faune... savez, le type aux oreilles, nez & pattounes de bouc, comme sur les photo-montages médiévaux représentant ce bon vieux Sheitan. Bien sûr, il n’est pas seul, il a une tripotée de potes à lui, cornus comme lui, qui « dansaient avec les nymphes » quand l’hiver n’était pas commencé (dans la mythologie romaine, on appelle ça une orgie), et quand c’est pas des faunes (autre nom : satyres... ça fait totalement chrétien, ça, hein ?), c’est des centaures, pas mieux lotis dans l’imagerie bigote...
Bien sûr, je ne vais pas jusqu’à dire, avec ce bon vieux David Sorensen par exemple, que le bouquin est un vibrant appel à retourner aux cultes païens, non, du tout.
Je me donne l’impression d’avoir une vision plus large & profonde en découvrant encore & encore les diverses facettes de la mythologie, revisitée âge après âge, « réactualisée » dirait ce bon vieux Pr Pfirsch (euuh... d’ailleurs c’est un chrétien assez convaincu lui-même...).
Donc, aujourd’hui, la mythologie actuelle, car c’est une mythologie, un bouquet d’images & de sentiments que la communauté dans son ensemble se représente au sujet d'au-delà du réel, la mythologie actuelle donc associe les faunes & centaures, premièrement, à la nature, ce qui a toujours été le cas, et, au travers de la lecture disons franciscaine de la nature, au Bien. Aux Gentils. Bien sûr, du côté des Méchants, l’hiver, qui est la non-Nature dans la représentation chrétienne (représentation qui vient du Sud, hein, de la Méditerranée plutôt que de la Baltique).
Bien sûr, même travail avec les animaux, qui représentent (assez curieusement, d’ailleurs) l’essentiel des troupes des deux armées.
La dichotomie été/hiver prend là un tour assez... bizarre. Enfin, bizarre pour moi. Ce n’est plus la Méditerranée qui est le pôle du Bien associé au soleil, au chaud ; ce pôle est repoussée en Afrique : les troupes animales bienveillantes les plus en vues dans la bataille finale sont les léopards et le rhinocéros. Pas de connotations pour ces deux animaux dans la mythologie gréco-romaine à ma connaissance, non que je sois super calé ; par contre j’aurais eu comme souvenir que les léopards avaient mauvaise réputation chez les Hébreux. C’est donc un truc rajouté entre la vulgarisation des animaux d’Afrique (genre le Dix-neuvième, quoi) et C S Lewis (né 1898, mort 1963), cette dimension divine des savanes. Les autres animaux du Bon Côté (copyright) sont les castors, les blaireaux, et les souris (?), que je lie aux romans anglais des Dix-neuvième & Vingtième, qui opposent les animaux industrieux aux prédateurs (profiteurs qui ne travaillent pas la terre).
Je mets de côté le lion, le prince Machin. Tout simplement pasque ce serait tentant de dire que c’est l’archétype de l’animal des savanes africaines, le roi de la brousse ; l’embêtant c’est que c’est aussi un animal emblématique dans toute la Bible, que ce soit du côté du Mal, ou enfin pas vraiment, mais de l’oppresseur (cf. les Psaumes), et de la nature impitoyable qui ne pardonne pas ; mais plus généralement du côté du Bien, le meilleur exemple étant que c’est l’animal symbolique de la royauté de David (le Lion de Juda & Lion de Saint Marc Evangéliste). Donc impossible de dire d’où ça vient que le lion est du côté des gentils.
Maintenant, du côté des Méchants...
Avant les animaux, petit laïus : bien sûr, les Ogres, les Géants (les deux dadets qui se bousculent quand l’armée de la reine s’avance), et le nain (l’âme damnée de la madame) viennent tout droit de la mythologie germanique (le nain chez les Romains est plutôt bonnard). Ils occupent la même place dans ces légendes, avec une petite nuance pour les nains, qui ne sont pas forcément tout à fait méchants, mais en tout cas ils aiment po les humains :^( . Les minotaures, euh, sont la contrepartie des centaures, de grec à grec on se comprend ; ils sont bien entendus maléfiques. Aïe oui mais dans la mythologie grecque, le Minotaure n’est pas spécialement maléfique : il est juste bête & méchant. Hmmm... et l’image du taureau ? C’est un animal de sacrifice dans la tradition hébraïque & égyptienne, assez révéré, et un symbole très apprécié de la culture médiévale (il tient une bonne place dans les cahiers héraldiques ; par exemple, l’auroch de Moldavie) ; en plus d’être le symbole de Saint Luc Evangéliste... Le hic c’est que, aujourd’hui, dans la mythologie, les minotaures sont maléfiques, point barre.
Maintenant les animaux. Et là, c’est le joyeux mélange : les loups tiennent une bonne place, c’est la Gestapo locale (on ne les voit pas combattre). C’est tout à fait consistant avec la symbolique médiévale qui aimait pas les loups du tout, mais alors du tout du tout ; à tort bien sûr, vu que les loups n’attaquent que rarement les humains (on le répète encore & encore, et pourtant y’a toujours la symbolique... un bon exemple de la résistance des symboles aux réalités de ce monde-ci). Les germaniques le voyaient en symbole de l’hiver, ce qui est pas bien mauvais chez eux, mais ça va dans le sens de C S Lewis. Pourtant, l’image est assez flatteuse, en un sens : les loups sont des pisteurs experts de la reine, et ne montrent pas la bêtise ou la brutalité des autres animaux : ils sont juste vicieux. Mais... matures. Intéressants.
Animal suivant, les vautours. Ouimais les vautours étaient pas bien connus des gréco-latins, des Hébreux, des médiévaux... Les Egyptiens les voyaient comme de bons parents, symboles de l’affection familiale, symbole qu’on retrouve en Afrique du Sud. Voilà donc un symbole ajouté bien après, cf. les vautours dans la symbolique des studios Disney (Robin des Bois, c’est en 1973). On pourrait dire suivant cette dernière piste (la symbolique de l’animation Disney est Deep South) que ça vient de l’imagerie du Grand Ouest ; sauf que Lewis est bien britannique, lui. L’image du charognard a pris le pas sur l’image de la mère (et donc du souverain).
Ensuite, les sangliers. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais les sangliers ont pris un mauvais tournant un jour, et maintenant ils sont toujours du mauvais côté... Les sangliers sont pas très maléfiques, just’un peu chatouilleux... Bête de chasse par excellence, le sanglier a sombré du côté obscur depuis, avec sauvagerie & brutalité à la clef. A noter que les orcs de l’ancienne imagerie Dungeons & Dragons sont des hybrides humains-sangliers (et plus nettement que dit dans cet article).
Voilà, pour l’instant ça suffira.
Un petit mot sur Lewis : Narnia n’est pas son écrit le plus fameux, mais plutôt la trilogie Le Silence de la Terre/Voyage à Venus/Cette Hideuse Puissance ; symbolique chrétienne antiscientifique.
Cependant, côté fantasy, on peut signaler quand même qu’il était membre des Inklings, le cercle littéraire de J R R Tolkien à Oxford.
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