fredag, februari 24, 2006

Jamlog - episode t'ree

le 190206, 1158.

Ocean Boulevard, Downtown Kingston. Face a la mer. Downtown Kingston, un dimanche matin, c'est assez parfaitement oppose a Uptown. Ca tient du village de western a la fin du film, ou du pueblo mexicano un surlendemain de revolution ratee. Mais la mer stoujours la mer. Et croyez-en les hommes d'experience, la mer, ca soigne tout. Ici y'a des mouettes & des cormorans surtout qui font des attaques en pique type Stuka placide.

Ce matin j'ai assiste a la messe. A la fin de la messe, a St Peters & Paul, Liguanea, Uptown Kingston. Y'a des differences avec le service francais, y'a plus de repons, mais on n'est pas depayse.

Qujourd'hui, j'ai la migraine. Elle a pointe hier, elle a attaque le soir, a redonne un coup dams la nuit, elle m'attendait ce matin.

Hier journee funky. Je faisais un tour de New Kingston, le centre d'affaires, quand je tombe sur un type assez sympa. On cause assez, il me dit qu'il a une chambre pour moi, pas chere et tranquille, je le suis pasque l'hotel spacool et strocher, et je me retrouve a devoir marchander le prix de notre conversation. J'ai bien du finir par aller tiere des sous pour qu'il me lache la grappe. C'est du racket. Mais... on est restes quelques sept heures ensemble, a discuter de tout et de rien, avec peut-etre une demieure de tension. Sans ca, une excellente conversation avec ce "baby gangsta" qui se dit rasta, et travaille "pour la famille".

Avec ca, rien fait, sauf manger au temple du jerk, c'est-a-dire du poulet barbecue, le Chelsea Jerk Center. Goute un festival aussi, un beignet jamaicain, du pain frit plutot. Relativement bon & grassouille.


Devon House Park, 1637

La vie est assez calme quand on fout rien... Passe la matinee assis a cote de la mer, passe l'apres-midi assis dans le parc... Au passage, j'ai chope le Sunday Herald conseille par un des Francaises de l'ambassade. J'y ai appris que Chirac a menace l'Iran d'utiliser l'atomique. Je vous dis tout de suite, les Jamaicains sont contre. Sinon, il y est surtout question des elections du president du PNP, le parti au pouvoir, qui succedera a P.J. Patterson, qui est aussi le Premier Ministre... en gros, le president du PNP sera presque directement officiellement PM. Ce poste est designe par le Gouverneur General, a discretion, mais dans le respect de la majorite du parlement... Beaucoup de tension politique. Dans les titres aussi, des bavures policieres... par poignees entieres.

Sandhurst, le patio, 1810

La bouffe est un vrai probleme. J'essaye de rester a 500 $ maximum par jour. Mais c'est pas si facile. Par exemple, aujourd'hui j'ai mage trois petites bananes en petit dejeuner, un bulla au dejeuner, le bulla etant une galette de pain d'epice ou de boudoir tres compact large comme la paume de la main (taille variable, comme la paume), un autre bulla a quatre heures, et surement un ou deux ce soir. Ce qui me fait... Non, non, vous voulez pas savoir... Mais en gros ca me fait sauter les deux repas, je prends que les desserts...
Parce que...
Mes trois bananes m’ont coute 41 $, mes bullas 87 $. Avec le litre et demi de jus de fruit que j’ai pris, ca fait 320 $. Deux voyages en bus ajoutent 100 $. J’arrive a 420 $, ce qui est mon plafond. On peut manger un jerk dans un petit restaurant, ou se nourrir grosso modo, pour environ 200 $, mais ca nurrit pas tellement. Un repas a l’hotel c’est aux environs de 400 $, avec une biere ou toute autre fantaisie ca fait 500 $. Mais ca nourrit. Subtilite encore, a 19 h c’est la nuit et mon rayon d’action (a pied, pour pas rajouter de frais) est drastiquement reduit pasque rues pas sures la nuit (meme le soir). Donc pas manger dehors le soir. Mays interdit d’apporter a manger a l’hotel (en fait je mange quand meme dans ma chambre quand j’ai envie). Conclusion du bidule, 500 $ c’est dur a tenir et je vais peut-etre pas tenir. Chaque jour, j’hesite entre avoir faim ou depenser trp. Et a chaque fois que je depase 500 $, j’ai tres mauvaise conscience.

tisdag, februari 21, 2006

Jamlog - episode two, deh day affa

170206, 1110

Universite des Grandes Antilles, campus de Mona, Jamaique. Campus a la Orsay, aves des essences tropicales. Les batiments sont relativements petits. Pas encore vu les profs aue je voulaient, sur d'en voir une la semaine prochaine. J'ai laisse mon numero de toute maniere. J'attends.

Souvent, je pense "et maintenant, quel va etre mon prochain mouvement ?".

J'ai pas enormement de choix, mais assez. J'ai pas beaucoup de vitesse de deplacement, surtout. Les taxis sont plus chers que la marche, et la marche coute plus chere en nourriture que les tqxis. La j'ai chaud, j'ai besoin de liquide et de solide, je manque deja de courage. L'universite est a trois qurts d'heure de marche, sous le cagnard.

1807

C'est marrant comme on peut reproduire. Reproduire les choses. Je me sens coupable de prendre un repas ce soir, alors aue j'qvqis plus ou moins decide de le sauter. Comme j'ai decide de sauter celui de ce midi, d'ailleurs... Alors ca m'affaiblit, et je suis vanne, et je passe l'apres-midi a tenter de reprendre mes esprits et trouver du courage, et ca finit couche sur le lit a regarder le plafond...

...Enfin ! J'essaye le mouton ce soir, et ma journee n'a pas ete perdue de toute maniere. Apres un petit dejeuner minable (ca je vais sauter maintenant, au moins celui de l'hotel), l'universite de Mona. Apres, pas le courage de rentrer a pied, je hele un bus. Vraiment. Y'avait pas d'arret, j'etais de l'autre cote de la route, j'ai leve le bras, et le bus a pile. Et les voitures derriere ont pile, ont crisse, ont klaxonne, mais j'ai pris le bus. Et ca c'est pour la compagnie officielle. Donc bus - puis marche & je decide d'aller a la delegation europeenne. Je tente un peu ma chance, a pied, puis je demande mon chemin a une ado qui sort de l'ecole. De plus pres, l'ado a la vingtaine et en fait elle bosse a l'ecole. Elle est toute gentille, toute mimi, et elle prend sur sa lunch break pour me conduire a une station service et me faire prendre un taxi non officiel. Beaucoup moins cher. Beaucoup plus hasardeux. Je m'en tire bien, et pour le cinquieme de ce que m'aurait pris un taxi conventionne.

A la delegation, je montre mon papier a l'accueil, et je suis recu par une deleguee francaise. Qui me dit de prendre rendez-vous par e-mail, me donne deux noms, serviable.

Quand je sors je prends des water crackers, un truc qu'on voit partout, pour gouter. Bah c'est ignoble. Un rond de pain sans levain feuillete, tres sec, ca doit meme pas etre sale. Ca me rappelle ce que je me faisais a la Butokai, les jours de vache maigre. Pour le retour (la delagation, c'est loin, et le soleil, c'est chaud), je tate du minibus. Non conventionne, encore, c'est un minibus qui a une capacite annoncee de vingt-neuf places et une capacite non annoncee de... non, vous voulez pas savoir... enfin, ca me rappelle la Ligne 1 un jour de greve, a 0830, un lundi matin, a Chatelet, direction la Defense... Vous voyez ?
De la, je vais croquer quelques crackers dans le parc de la Devon House (style colonial delave), puis je rentre a l'hotel. Et puis... rien...

Ah, et puis sur le chamin de la delegationm la secretaire d'un prof m'a donne rendez-vous (avec le prof, eh !) pour lundi. Cooool...

Pite y'a du vent ce soir, j'en ai presaue le souvenir de l'impression de froid.
Et la nuit tombe. Et je suis tout seul a l'hotel. Ce soir, Jamaicains et Japonais sortent. Moi je sors pas. J'ai pas vraiment les thunes. J'ai pas vraiment la tete a ca non plus. J'ai la tete a... A rien, en fait, a dormir peut-etre.

J'ai des coups de soleil, petits, et le dessin de ma chaine en blanc sur ma nuque. Les moustiaues me font des chtars. Mais en France aussi, parfois.
Voyons voir cette curry goat...
Bof. Tres bof.

Allez, pour la peine, j'essaye une autre institution jamaicaine : la Red Stripe, la biere locale. Je pense que c'est de la pisse de chamelle, comme toutes les bieres locales, chinoise, japonaise, australienne...
... ...
eeeeeh ! pas si mal en fait ! y'a meme un ptit gout sucre dans le fond...

...Et je contemple les hauts scintillants de Kingston en rotant calmement ma Red Stripe... Ptain, il se croit sous les tropiques, le gars !





(la suite plus tard les mômes !)

Jamlog - episode two

le 160206, 0740

13 Hillcrest Avenue, Ambassade de France. Une heure d'avance sur l'ouverture. J'avais prevu large. A pied ca doit etre a vingt minutes de mon hotel. Etrange comme il est incongrude marcher dans cette ville. La proprio de l'hotel m'a plusieurs fois dit de prendre le taxi. Elle sait pertinemment que l'ambassade est tout a cote de son hotel, et que le quartier est particulierement calme. Les rares pietons aue je croise me devisagent comme si un blanc qui n'est pas dans un taxi est deja quelque chose de louche.
En fait, il regne une grosse tension dans la ville, un climat d'insecurite, une bete qui sort des ghettos, la nuit, pour roder dans les quartiers paisibles. Ca me rappelle le film Le Village. Ici a Kingston, il y a Ceux Dont on ne Parle Pas, et comme dans le film, on en parle tout le temps, comme une chape qui doit peser sur les esprits. Et la couleur interdite, ici, c'est le blqnc.

Bon, la proprio de l'hotel voulait encore derformer un peu la realite, elle m'a soutenu dur comme fer que c'etait 0830 l'ouverture, en fait c'est 0800.

Ah et puis autre truc : les Jamaicains ne portent pas de lunettes de soleil. Du coup j'ai range les miennes. Je sais pas comment ils prennent ca, les blancs dans la rue avec des lunettes de soleil. Ca m'embete, mes yeux fatiguent vite a la lumiere.


1445
Terrasse du Sandhurst Hotel. Pas vraiment la grande classe, mais j'ai la place et la radio. En-dessous, la piscine. Holaaaaaa... vous excitez pas. C'est just'un container a flotte de 3 m de profondeur maxi, 10 m de longueur pour 5 de large. Miteux et pepere.

J'ai fait mes visites ce matin. D'abord l'ambassade. Rencontre l'agent Pierre (modele du gendarme de l'Yonne, mais sauce Empire Francais du Couchant), une secretaire qui s'est fait peter la bagnole de service de son mari ce matin, madame le/la consule, et surtout deux chargees du service culturel de l'ambassade genre post-DEA qui sont toutes gentilles et toutes serviables. Puis direction l'Alliance Francaise, l'agence de promotion de la culture francaise a l'etranger, ou un type, tres interesse aussi, m'a appris en beaucoup de mots qu'il ne pouvait pas grand'chose pour moi, mais il a bien cherche dans sa tete, j'avais envie de lui dire de pas se donner tant de mal. Apres ca, direction la banque, ou au deuxieme essai (2eme banque), j'arrive a tirer des sous. Retour a l'hotel, sans avoir oublie de me paumer comme un malheureux. Totalement paume, detour d'une demieure, la grosse merde. Heureusement, les Jamaicains, les passants je veux dire, sont tout ce qu'il y a de plus agreables et serviables, du genre je VEUX t'aider. Un qui m'indique le chemin, et quand je le recroise, une heure plus tard, me demande si j'ai bien trouve, et puis l'autre qui, me voyant demander mon chemin, prend les choses en main et me guide lui-meme a mon hotel. D'ailleurs, il m'a fait traverser son ghetto, Sandy Park, c'esdt-a-dire un vrai ghetto, maisons bricolees, culture du gomi, le dechet recupere, des vieilles memes machouillees un peu partout dans la rue qui papotent. C'est tout petit selon mes estimations, et tout-a-fait safe & tranquille selon le type (faut etre accompagne, stadire). Il dit que c'est un ghetto "cool", et que lui-meme est "cool".

Ca me permet d'enchainer sur les Jamaicains tels que je les vis. Il y a plusieurs archetypes, sans les reduire a ca. Il y a les vieux et les vieilles rastas. Du genre... peace, et elocution tranquille. C'est-a-dire leeeent a parler, avec plein de pauses dramatiques, des "Ya Mon", "One Love", "Respect", "Yes I", comme des vrais. Des icones de cartes postales, dont on a les versions (eternels) adolescents a la maison, en France. D'ailleurs, bien qu'ils soient plus legitimes ici a la Jameque, c'est quand meme pas ma tasse de the. Un deuxieme type, les jeunes dynamiques. Rastas ou non. Surtout non. Vendeurs dans les magasins, vendeurs a la sauvette, gardiens, passants, taxicabs, tous magouilleurs, fiers, pas souriants mais... concentres, determines, vifs, aui me font toujours l'impression de vouloir se defendre d'etre des voleurs. Ca c'est les "t'ugs", comme dit mon hotesse, la patronne. Des "thugs", des voyous. Je crois qu'elle a la categorie toute faite dans sa tete, et qu'elle les rejette en masse. Des jeunes aux dents longues. Des coyottes, au sens amerindien du terme : debrouillards, futes, pleins de resources, egocentriques, communautaires, chasseurs et charognards, devoues, fiers.

Bon, pour en finir avec mes peripeties : Apres la banque, je rentre donc a l'hotel par la clef des champs. La, j'apprends que la patronne ne prend pas la carte. Retour a la banque, par le chemin le plus court. La, j'apprends que j'ai un plafond de retrait. Du coup je tire un accompte pour l'hotel, puis je me paye un telephone portable, et enfin je touche a un des plats nationaux : le jerk de porc, c'est... du cochon, et ben tu le fous sur un feu de bois, avec une sauce barbecue un peu mielee (je crois) et de la ketchuppe. Cote cheap du truc, 'voyez ? Avec ca du Pepsi, c'est aussi cher que l'equ & y'a du sucre. Retour a l'hotel. La patronne acquiesce (comment ca s'ecrit ca au fait ?). Je mange. Je bois. Je suis sur les rotules. Vla. Pas le courage d'aller a l'universite, je devrais, maintenant que j'ai des noms (merci les filles du service culturel).


1815

Des Japonais qui font 'yo mon' et qui roulent leurs spliffs comme a la tele... Sur la terrasse du Sandhurst.

Petit tour au centre d'affaires aujourd'hui, un peu pour rien. Demain universite.

Et voila mon plat. Des lolitas japonaises qui crapottent leurs petts... on aura tout vu.


1945

Creve. J'ai l'impression qu'il est onze heures du soir. Ce qui est pas si con vu que grosso modo je sens trois heures de decalage entre ma routine francaise et ici. Sauf qu'ici, en plus, je marche...
Le repas etait particulierement naze... un genre de poulet laque sauce sucree piquante, du riz genre riz, et carottes-haricots. Totalement... cantonais europeen facon suzi-wan. Superlocal. Mais c'etait assew copieux et c'est tombe au fond.

Le jour est d'une longueur de douze heures tout pile. Lever du soleil a six heuresm coucher a six heures plusse un chouia. En fait, a sept heures c'est nuit noire et faut pas sortir.

Jamlog - episode one andda haff andda tidbit

2000, heure jamaicaine.

Creve. C'est a peu pres 26 h en France, dont onze heures de la journee assis dans un avion. Bureaux de change fermes, taxi magouilleur, j'ai paye une fortune pour arriver jusqu'a mon hotel. 60 euros & 5 livres pour le taxi & la nuit. Memes prix qu'en France.
Le Jamaicain moyen est coupe tres court ou tondu. Il est plus corpulent que le Francais. Il porte presaue toujours un symbole rata, reggae, jamaicain ou juste religieux d'une forme ou d'une autre dans ses vetements ou ses bijoux. Il parle facilement et a l'air plutot tranquille, sinon absent.
La Jamaicaine est aussi un peu plus forte que la Francaise, et porte les cheveux completement ou partiellement defrises, de maniere creative. Une coiffure a la mode semble etre la garconne avec le dessus de tete laisse sauvage et crepu.

La chambre est apuvrette mais propre, genre chambre d'etudiant. Douche immense, lavabo demonte, meubles erafles. L'eau est tres chloree.

Jamlog - episode one andda haff

Mercredi 0728, heure francaise.

Dans le ventre... Je me suis laisse avaler sans rien dire. Le ciel va me digerer, puis me remettre dans sa bouche et me ruminer lentement.

Cote fenetre, plutot a l'arriere. Nerveux, nerveux.


Heathrow, 0914, heure anglaise

Invention anglaise : les ceintures sur les sieges de bus.

Traversee rayonnnante. Le vol c'est le pied. Survoler la mer de nuages c'est planant, le lever de soleil c'est assourdissant & eblouissant, l'approche c'est passionnant, l'aterrissage c'est decoiffant. Meme le decollage a ete, c'est tres rapide. Le seul bemol, c'est les virages, quqnd on est assis a l'exterieur. Mais non, a l'exterieur du virage, pas de l'avion !!

Redecollage dans trois heures & demie. En attendant, je mate les Clio anglaises. C'est comme du rosbif sauce bourguignonne.


Gatwick, 1120, heure anglaise

C'est une petite connerie de partir aujourd'hui, depuis ce matin y'a un foutre de soleil ici en Angleterre... "A promising morning", a dit le commandant du Paris-Londres.

Tain y'a un truc qui m'inquiete, la... Y'a un Jamaicain sur deux qui parle Hebreux... 'Marquez, pour des Rastafaris, c'est plutot de bon ton. Mais je suis pas pret de suivre une conversation sur la doctrine pan-caribbean avec un pecore des montagnes. En esperant que les autres aient pris l'option anglais au college.

L'un dans l'autre, c'est plutot interessant. Comme le creole. D'ailleurs, on doit appeler ca un creole.


BA 2263. On embarque ! 1130 (heure anglaise)

(un peu plus tard)
Deuxieme digestion, cette fois-ci dans la poche 'Boeing 777'... Fenetre, juste sur l'aile. enfin... l'aile est immense comparee a celle de l'Airbus. Je suis au milieu-arriere, plutot milieu defensif, quoi, mais devant les flaps !

Pas pipe trois mot depuis Paris.



1729, heure anglaise

J'ai le privilege de contempler le Labrador & Terre-Neuve sous la neige. Ciel tres-degage, seulement de la brume d'altitude. Encore six heures de route, il faut que je fasse gaffe a mes fesses. A ce qu'elles soient irriguees, je veux dire. Viens de voir Weather Man, avec Nicholas Cage. Un film assez bien, un peu comme American Beauty. Mais mon televiseur encastre deconne et je veux bien le revoir.

1845, heure jamaicaine

Plein Atlantique, encore cinq heures. Au large d'Halifax, pour etre plus precis. Fait chaud, fera encore plus chaud a terre. Vitesse de l'avion - 794 km/h. Altitude : presque 1200 m. Temperature exterieure : - 61 'C. Puuuuutain.
Je crois que j'apprecie bien l'experience en tant qu'experience, voyez ?

Jamlog - episode one

Mercredi, 0640, heure francaise.

Febrile, excite, mal au bide, mais grosso modo calme et meme un peu enfarine, mon mode normal de rencontre avec l'inconnu. Le terminal est un endroit terrible ou j'ai l'impression de faire une connerie redhibitoire a chaque instant, et pourtant meme les flics ici sont gentils, accueuillants & comprehensifs. C'est dire.

Derriere la verriere il y a la Bete, l'Airbus malefique qui m'emmene la ou je veux aller. Ca fait peur et en meme temps, sa bonhommie, sa tranquilite, sa modestie meme pasqu'un Airbus, a Charles de Gaulle, ca court les pistes, bah tout ca demysthifie & rassure a moitie.

Mais je flippe quand meme & ca sera pire dedans. Bien pire. Et la nuit pisse cette mechante drache. Beuah. Moi je quitte tout ca.

Et puis en fait a cote du terminal, c'est ptit un avion.

söndag, februari 05, 2006

Blog around the world

Dernières nouvelles du front :

item - d'une, l'ordinateur... toujours mort, en attente, mais j'ai très-heureusement récupéré ce qu'il y avait dessus, tout. Pour le hardware, j'ai lancé la dernière solution (le renvoi à la garantie) mais ça devrait pas marcher. Du coup ppamman veulent m'en reprendre un autre... On verra.

item - de deux, l'appart... Annonce : je lâche l'appart. Les Cinq Diamants ont vécu. Pour plusieurs raisons, les principales étant que sans machine, c'est dur pour moi de rester entre quatre murs ; que j'ai pas reçu non plus d'un appart à paris les bienfaits que je pensais avoir ; et puis que ça soulage les comptes de mes parents, et si, c'est très important.

item - de trois, la Jamèque. Ca-y-est, je pars à la Jamèque. Sisi. Je pars le 15 de ce mois, je reviens le 10 avril. Essayer de saisir l'ambiance du moment en matière d'intégration régionale ; en d'autres termes, la création d'un ensemble de pays type Communauté Européenne.
Well, i rimember,
When we used to set
In the govenment yord
In Trenchtown...


Vlà, niouzes.

Toujours et tounuits

(lundi 30 janvier 2006)


Journée tordue, aujourd'hui, tordue.

Déjà, j'ai passé pas mal de temps à regarder la télé, mais contrairement à d'habitude, j'ai regardé les trucs jusqu'à la fin, sans trop zapper, c'est-à-dire au milieu des clips, deux téléfilms et un épisode de South Park.

Puis j'ai été chercher mon proprio pour faire de la paperasse. Come d'habitude, le gars semble enchanté de me trouver et commence son babillage incessant avec sa voix traînante de vieillard désabusé et grincheux. Il m'a traîné à droite & à gauche parce que j'avais rien de mieux à faire. J'ai visité un appart qu'il va bientôt vendre, une voutique de fausses antiquités tibétaines, un café et un de ses apparts à lui, caverne bourrée jusqu'à la gueuled'objets et de non-objets amassés au fil des ans... Tiens, en y pensant, il me rappelle assez un personnage de de William Gibson, Rubin de Marché d'Hiver, ou le Hollandais, avec sa passion du gomi, du détritus récupérable, une espèce d'art à la César, une collection de surréalismes de consumériste moyen electrisé par une gloutonnerie compulsive pour le chiné et le retapé. Pour exemple, le type a été au BHV acheter des gros tuyaux pour gaz en PVC blanc transprent d'un mètre de long et de dix centimètres de section, qu'il a enroulés dans son antre autour d'un petit bouddha en bois, d'une lampe, d'une poutre apparente, d'un nimporte-quoi qui pendouille, à côté d'un Ken de Barbie colorié au feutre qui tient la main à une poupée de grosse laine d'un goût immonde...

Ca m'a pris trois heures, et grosso modo, j'ai bien aimé. Etrange d'ailleurs. Ce type m'est assez antipathique : imaginez, ou au moins essayez d'imaginer, un grand vieillard libidineux, satyre philosophe et gris, prof à Jussieu spécialiste d'un croisement entre statistiques et physique, qui, il y a trente ans, avait fondé sa propre communauté pseudo-bouddhiste syncrétique et se baladait en toge orange, qui se débat entre des pulsions lubriques et abruties type "et la vendeuse, là, tu la trouves baisable ?" et une philosophie de bodhisattva à la fois pragmatique et dégoûtée de tout.
Mais c'était cool de passer trois heures à l'écouter à moitié, à le relancer quand il faisait mine de s'essouffler, à être franchement pas d'accord quand il pousse les limites des bornes un peu trop loin, Maurice...
Ca devait être... le plaisir basique d'écouter un humain, d'être assis quelque part au milieu du monde, de partager au moins une conversation, de voir défiler les gens dans la vitre, ou de se gratter la tête devant le gomi incroyable dans sa caverne d'Ali Bab.

Et d'ailleurs ça m'a mis de relative bonne humeur. Rentré à neuf heures et demie, j'ai passé une heure l'oreille collée au combiné avec mon Ricou, puis le Dam's, puis Mman.

Et après, cuisine, une journée où j'ai plus rien dans mon frigo ou presque, une malbouffe tiermondiste comme je les aime : du faux pain perdu torturé (pain de mie trempé dans du jaune d'oeuf, de la crème et un trait d'huile, à la poêle) accompagné d'une poutargue (un truc luxueux j'ai appris) que le sieur mon proprio m'avait lâché deux heures plus tôt (une barre orangeâtre de concentré de poisson très salé, un genre de ration de survie de l'armée tadjike qui coûte bonbon), puis accompagné d'orange, de sucre et de confiture de prune.