fredag, juni 23, 2006

Blog Watch

Viens de voir Day Watch, la suite de Night Watch. (remarquez quand même le jeudmots avec Bay Watch)

Un film fantastique russe. Oué, ça paraît bizarre, tout de suite... Un film fantastique russe... Depuis la statue de Pierre le Grand qui course un Russe dans Petrograd, on entend que ça, du fantastique russe... Une fable amère et classiciste sur la vanité rétrospective du langage politique dans les couches défavorisées de la haute société des boyars, ça doit être ça, non, du fantastique russe ?

Eh ben non. C’est un film de vampires. Genre Underworld. Décevant, hein ?

Et d’ailleurs, c’est pas mal foutu, en fait... Disons que le premier film est pas très bien en soit... Mais le second film, qui est mieux, est franchement incompréhensible sans lui (donc y’a besoin de voir le premier) ! D’un point de départ un brin nunuche et vachement déjà-vu, le réalisateur (Bekmambetov, pour ne rien vous cacher) réussit à construire une histoire qui se tient, surtout quand on l’a vue toute entière, assez opaque assez souvent, mais à la fin on se dit « ah ouais, tiens, pourquoi pas ».

Mais ce que je retiens surtout, c’est la réalisation. Les cinéphiles russes ont reproché à Bekmambetov de faire du hollywoodien... Vu que le film a cartonné dans les salles obscures, fallait bien qu’ils lui crachent dessus. Moi je trouve que c’est plus inventif que la grande majorité des films hollywoodiens. Y’a des plans infernaux, des mouvements de caméras vraiment surprenant (faut souvent s’accrocher), un dosage épatant de la violence (en gros, soit c’est très très rapide et très très violent, soit c’est intimiste... bizarrement fait), et puis des sales trognes de moscovites, qu’elles sont tellement loin des clichés et des gueules repassées d’Hollywood qu’on a envie de les embrasser... Putain, ça change ! Pas un superhéros, pas vraiment de superhéroïne, tout le monde est moche, les hommes sont moches, les filles sont moches, sauf... sauf que l’histoire et la caméra les rend tous attachants. Et le bambin qui doit apparaître attachant & cruel à l’image apparaît bien attachant & cruel. Et le personnage principal plein de défauts & de saleté apparaît bien déchiré, revenu de tout & finalement courageux comme il doit... Comment dire : la réalisation fait que tout retombe sur ses pieds, et qu’on a un vrai film... C’est ça qui le rend bien : y’a vraiment tout pour mal faire (violence, sale scénar, tragédisation à deux balles), et c’est bien fait. C’est surprenant. Et c’est bien.

Après, bien sûr, il faut supporter les histoires de vampires à-la World of Darkness, la musique russe & les personnages un peu caricaturaux (genre superhéros d’un comics moldave), surtout dans le premier. Mais dans le deuxième, tout le monde prend comme un vernis intéressant, tout le monde se révèle, et on se dit que finalement stait bien de voir le premier (ce qui apparaissait pas trop, hein, quand on en sortait).

Avec ça, tous les ingrédients que je goûte de plus en plus dans les films, des plans intelligents, des mouvements de caméras bien intéressants & décoiffants, de la musique de merde qui va superbien avec l’ambiance, une galerie de personnages mémorables : Kostya, le père de Kostya, le bambin Iegor qu’on dirait [edit 300606] Tourment (Bane) d’ailleurs (réf. perso, dézol), et puis un ou deux autres ; et enfin, deux ou trois remarques bien lancées qui font sourire.

A voir, par curiosité au moins peut-être ? Et puis pour voir de réjouissantes têtes de Russes. Squ’ils sont cognés toudmême !

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