How to watch How to Deal
Des fois voire souvent, j'ai besoin d'un massage. Evidemment, personne n'est là pour m'en donner, et ma réaction bien sûr est de poser des bombes dans les pigeonniers artificiels de la RATP. Bon, et des fois en fait, j'ai besoin d'un massage mental. Un truc pas vraiment médical, superficiel, qui permet de se sentir mieux en surface et donc de pouvoir s'occuper de la profondeur. Bien sûr, j'aime bien les massages qui ont du goût, les massages qui permettent de penser quelque chose. Et des fois, quand mes vieilles blessures me font mal, j'ai besoin d'un massage qui masse justement les vieilles blessures.
Y'a des films pour ça. Un film ça masse bien. Par exemple, pour me retourner dans ma tombe et ruminer quelques vieilles histoires mal foutues (ou pas foutues du tout, mais ce qui occupe le plus c'est quand même les mal foutues), je regarde avec plaisir un How to Deal.
Bien sûr, personne --de plus de 18 ans-- ne vous dira d'aller voir ce film. Par exemple, rottentomatoes nous informe avec bonne humeur de son score : 29 % (...de bonnes critiques, tous détails gommés). En gros, c'est une bluette lycéenne couillonne qui tourne entre Hélène et la Boum. Oui, oui, st'avec Mandy Moore, c'est pour ça que je le regarde. Il fait partie de mon Cycle Mandy Moore.
Mais alors quesque je lui trouve ? C'est bien ça la question, pour un film dont les critiques sanctionnent l'absence de rythme, la platitude de l'historiette, le chaos du scénar, et le général rien du tout qui en émane.
> > > SPOILERS IN THE HOLE ! < < <
D'une, je veux bien aller dans le sens des critiques : oui, y'a rien dans ce film. L'histoire est petiote, c'est d'ailleurs deux histoires en même temps, adaptées de deux romans, d'une part une ado perd son copain et se rend compte qu'elle est enceinte, et elle affronte le truc avec sa cops (l'héroïne c'est la cops), d'autre part une nana désabusée de l'amour et qui croit pas dans le couple va se faire convertir par les histoires d'amour autour d'elle, et finalement se laisser aller, au gré de trahisons et de découvertes, à sortir avec son propre mec à elle.
...oké, je fais une pause pour que vous récupériez... oui, c'est aussi puant que ça sonne. C'est la Boum quoi.
Et en plus, franchement, c'est le bordel. Dans l'histoire. La narration se perd tous les quarts d'heure, y'a pas assez d'une histoire et trop de l'autre, y'a des plans ou des scènes tu te demandes franchement si c'était la peine pour faire avancer le chameau, et après tu te dis que là par contre il manque un morceau, et bon puis l'autre là finalement on le voit jamais, et puis... Ca n'en finit pas, ça brasse vite fait des trucs hétéroclites, et finalement on sort de là avec l'impression d'avoir rien vu.
Le côté bluette en soit se supporte difficilement : oui sa phrase bidon est sensée être romantique, oui son sourire bidon est sensé est charmant, oui la gamine qui pleure est sensée vous faire pleurer, oui la ptite réplique qui tue est sensée tuer, et ainsi de suite. Oui la vie est compliquée mais y'a des bonnes choses à récupérer ; faut faire sembler de pas le savoir et d'être convaincu par l'exposé.
> > > OUUUuuuf, c'est passé... < < <
Mais... mais putain... C'est pas vraiment ça l'intérêt de ce film. L'intérêt que j'y trouve, au moins. Nan, franchement, les critiques qui ont mesuré tout ça, qui ont pesé tout ça, qui ont comparé tout ça à Always ou l'Homme qui Murmurait à l'Oreille des Vauchs, ou Roméo + Juliet, ben... ben... Ben j'ai l'impression qu'ils sont cons. Qu'ils ratent. C'est pas que "le film n'est pas ambitieux c'est juste une histoire comme ça on veut juste passer du temps devant la télé et oublier nos soucis". Si, oui, c'est du divertissement, et les rares qui l'ont aimé ont dit ça. Mais...
...Mais, encore une fois, je crois que ça passe à côté. Non, le film est intéressant quand on se penche sur *le reste*. Si l'histoire est naze, tant pis, voyons voir le reste. Si ça nous apprend rien sur la psychologie des ados, tant pis, allons voir le reste. Notons que l'histoire est mal foutue et que le discours est pitoyable, notons-le, voiiiiilà, c'est bien, on s'est énervé, cool, mettons un 29 %, okay, et maintenant, regardons-le.
Alors, quesque j'y vois, moi. J'y vois des personnages secondaires assez bien faits. Pas trop extrêmes : pas d'absolus, ça va. Et puis finalement je crois que le film s'intéresse plus aux histoires secondaires qu'à l'histoire principale. De toute manière, la petite héroïne est convaincue par les histoires secondaires de faire confiance à l'amour. Donc on voit l'histoire de la cops, l'histoire de la mère, l'histoire de la soeur, à parts égales, assez bien équilibrées même, et j'aime ça, quand le film ne se résume pas à un ou deux personnages (ce qui est le parti pris par Lost in Translation, par exemple, qui s'en sort très bien pasque c'est un bon film).
Bien. J'y vois aussi des petits moments mignons. Des petits événements anecdotiques, cette petite scène qui parle, ce petit regard qu'on retrouve chez les filles qu'on connaît. Ca c'est la partie massage. Je crois pas qu'il faille négliger les moments mignons. C'est pas si facile que ça, finalement. C'est juste moins bien perçu, d'une part parce que c'est assez subtil, ça fait appel au vécu, cf. Lost in Translation, et d'autre part parce que c'est pas naturel de considérer les gens, les actions des gens, comme mignons. Et bon, là, je retiens quelques petits moments qui, mis bout à bout, donnent au film un petit queutchose, une ambiance générale, une bonne humeur, on bon teint, qui... ben écoutez : qui massent très bien.
C'est ça pour moi l'intérêt d'un film de ce genre : les à-côtés. Dans le chaos d'une narration désarticulée, qui ressemble quand on se recule au sens propre d'une "tranche de vie", même si la tranche est artificielle, dans ce chaos-là, percevoir le flou de l'ambiance, et devoir se concentrer, puisqu'on ne peut pas appréhender le tout, sur des détails. En plus, si je ne le trouve pas tout le temps crédible, au moins je ne le trouve pas niais.
En bonus, il y a un genre de musique que je supporte assez bien, et, entre autres, une bonne bonne découverte dans le Do You Realize des Flaming Lips... Flaming Lips dont le guitariste à un moment était le guitariste et futur chanteur de Mercury Rev. Et j'aime beaucoup Mercury Rev. C'est ce qu'on appelle une boucle.
Et puis ptain c'est Mandy Moore quoi.
Y'a des films pour ça. Un film ça masse bien. Par exemple, pour me retourner dans ma tombe et ruminer quelques vieilles histoires mal foutues (ou pas foutues du tout, mais ce qui occupe le plus c'est quand même les mal foutues), je regarde avec plaisir un How to Deal.
Bien sûr, personne --de plus de 18 ans-- ne vous dira d'aller voir ce film. Par exemple, rottentomatoes nous informe avec bonne humeur de son score : 29 % (...de bonnes critiques, tous détails gommés). En gros, c'est une bluette lycéenne couillonne qui tourne entre Hélène et la Boum. Oui, oui, st'avec Mandy Moore, c'est pour ça que je le regarde. Il fait partie de mon Cycle Mandy Moore.
Mais alors quesque je lui trouve ? C'est bien ça la question, pour un film dont les critiques sanctionnent l'absence de rythme, la platitude de l'historiette, le chaos du scénar, et le général rien du tout qui en émane.
> > > SPOILERS IN THE HOLE ! < < <
D'une, je veux bien aller dans le sens des critiques : oui, y'a rien dans ce film. L'histoire est petiote, c'est d'ailleurs deux histoires en même temps, adaptées de deux romans, d'une part une ado perd son copain et se rend compte qu'elle est enceinte, et elle affronte le truc avec sa cops (l'héroïne c'est la cops), d'autre part une nana désabusée de l'amour et qui croit pas dans le couple va se faire convertir par les histoires d'amour autour d'elle, et finalement se laisser aller, au gré de trahisons et de découvertes, à sortir avec son propre mec à elle.
...oké, je fais une pause pour que vous récupériez... oui, c'est aussi puant que ça sonne. C'est la Boum quoi.
Et en plus, franchement, c'est le bordel. Dans l'histoire. La narration se perd tous les quarts d'heure, y'a pas assez d'une histoire et trop de l'autre, y'a des plans ou des scènes tu te demandes franchement si c'était la peine pour faire avancer le chameau, et après tu te dis que là par contre il manque un morceau, et bon puis l'autre là finalement on le voit jamais, et puis... Ca n'en finit pas, ça brasse vite fait des trucs hétéroclites, et finalement on sort de là avec l'impression d'avoir rien vu.
Le côté bluette en soit se supporte difficilement : oui sa phrase bidon est sensée être romantique, oui son sourire bidon est sensé est charmant, oui la gamine qui pleure est sensée vous faire pleurer, oui la ptite réplique qui tue est sensée tuer, et ainsi de suite. Oui la vie est compliquée mais y'a des bonnes choses à récupérer ; faut faire sembler de pas le savoir et d'être convaincu par l'exposé.
> > > OUUUuuuf, c'est passé... < < <
Mais... mais putain... C'est pas vraiment ça l'intérêt de ce film. L'intérêt que j'y trouve, au moins. Nan, franchement, les critiques qui ont mesuré tout ça, qui ont pesé tout ça, qui ont comparé tout ça à Always ou l'Homme qui Murmurait à l'Oreille des Vauchs, ou Roméo + Juliet, ben... ben... Ben j'ai l'impression qu'ils sont cons. Qu'ils ratent. C'est pas que "le film n'est pas ambitieux c'est juste une histoire comme ça on veut juste passer du temps devant la télé et oublier nos soucis". Si, oui, c'est du divertissement, et les rares qui l'ont aimé ont dit ça. Mais...
...Mais, encore une fois, je crois que ça passe à côté. Non, le film est intéressant quand on se penche sur *le reste*. Si l'histoire est naze, tant pis, voyons voir le reste. Si ça nous apprend rien sur la psychologie des ados, tant pis, allons voir le reste. Notons que l'histoire est mal foutue et que le discours est pitoyable, notons-le, voiiiiilà, c'est bien, on s'est énervé, cool, mettons un 29 %, okay, et maintenant, regardons-le.
Alors, quesque j'y vois, moi. J'y vois des personnages secondaires assez bien faits. Pas trop extrêmes : pas d'absolus, ça va. Et puis finalement je crois que le film s'intéresse plus aux histoires secondaires qu'à l'histoire principale. De toute manière, la petite héroïne est convaincue par les histoires secondaires de faire confiance à l'amour. Donc on voit l'histoire de la cops, l'histoire de la mère, l'histoire de la soeur, à parts égales, assez bien équilibrées même, et j'aime ça, quand le film ne se résume pas à un ou deux personnages (ce qui est le parti pris par Lost in Translation, par exemple, qui s'en sort très bien pasque c'est un bon film).
Bien. J'y vois aussi des petits moments mignons. Des petits événements anecdotiques, cette petite scène qui parle, ce petit regard qu'on retrouve chez les filles qu'on connaît. Ca c'est la partie massage. Je crois pas qu'il faille négliger les moments mignons. C'est pas si facile que ça, finalement. C'est juste moins bien perçu, d'une part parce que c'est assez subtil, ça fait appel au vécu, cf. Lost in Translation, et d'autre part parce que c'est pas naturel de considérer les gens, les actions des gens, comme mignons. Et bon, là, je retiens quelques petits moments qui, mis bout à bout, donnent au film un petit queutchose, une ambiance générale, une bonne humeur, on bon teint, qui... ben écoutez : qui massent très bien.
C'est ça pour moi l'intérêt d'un film de ce genre : les à-côtés. Dans le chaos d'une narration désarticulée, qui ressemble quand on se recule au sens propre d'une "tranche de vie", même si la tranche est artificielle, dans ce chaos-là, percevoir le flou de l'ambiance, et devoir se concentrer, puisqu'on ne peut pas appréhender le tout, sur des détails. En plus, si je ne le trouve pas tout le temps crédible, au moins je ne le trouve pas niais.
En bonus, il y a un genre de musique que je supporte assez bien, et, entre autres, une bonne bonne découverte dans le Do You Realize des Flaming Lips... Flaming Lips dont le guitariste à un moment était le guitariste et futur chanteur de Mercury Rev. Et j'aime beaucoup Mercury Rev. C'est ce qu'on appelle une boucle.
Et puis ptain c'est Mandy Moore quoi.
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