Suite du Cycle Jennifer Aniston. Ce coup-ci, deux d'une traite. En fait pasque le premier ne m'a pas plu... tellement pas plu en fait que j'ai même envie de le retirer du Cycle.
Ce premier, c'est
Derailed, qui est un thriller un peu malsain et surtout mal fait. La recette est simple et efficace : on prend un cast connu, on le met dans une situation totalement improbable, on suit des aventures à un sens où quoi qu'on pense, l'histoire se déroule sans qu'on en contrôle le flux (ça fait pas tellement de sens dit comme ça, mais jme comprends), puis on sort un GROS rebondissement sur lequel tout le scénar tient en équilibre, on fait comebacker le vilain pour rajouter vingt minutes, et on finit par montrer comment les gentils en fait sont plus malins que les méchants. Pasque jusque-là, putain, quesqu'ils était cons, les gentils.
Comme cast connu on a Clive Owen, dont j'aime bien la tronche, et heureusement pasque quelque soit le film ou la scène il garde la même expression, et quand il essaye de sourire ça fait un peu craquer son masque, c'est bizarre. Il fait à peu près exactement le même jeu que dans, par exemple,
Children of Men, et peut-être 100 % des autres films que j'ai vus de lui. Son personnage est vraiment pas aidé, il y a 15 000 choses que n'importe qui aurait faites dans sa situation, ça tient pas. On a ensuite Jennifer Aniston, et j'en parle plus loin. On a en troisième Vincent Cassel, cocorico, qui ne prouve rien puisqu'il reprend son rôle de méchant vicieux et malin, avec toujours le même sourire sinistre, totalement du genre
François Toulour. Plus loin dans le cast on a deux rappeurs, dont il faut souligner la participation active à l'intrigue (hum), j'ai nommé RZA (qui joue pas trop mal... sauf que son accent est à chier... mais j'aimais bien le Wu Tang Clan du temps où) et Xzibit (ouais, ouais).
Jennifer Aniston qui est peut-être l'intérêt de ce film, pour la première fois fait la méchante. Avec un visage et un jeu plus sombres, plus vieillis, plus froids. Elle s'essaye à l'inquiétude, aux couinements terrifiés, etc.. Assez bien, assez bien de la voir sous un nouvel angle. Mais ça méritait pas un film entier avec du remplissage tout autour.
Dommage.
Rumor Has It (La Rumeur Court) maintenant, est d'un tout autre genre... et beaucoup plus intéressant dans son genre à lui. Traditionnellement, les thrillers sont beaucoup plus pêchus et appréciés que les romances... Mais, quand Derailed est un thriller classique et vite fait, Rumor Has It est une romance atypique et appliquée. En fait, c'est de Rob Reiner, le réalisateur de Quand Harry Rencontre Sally (entre autres, hein, mais la correspondance est intéressante).
Voilà donc une petite histoire dramatico-romantique, une jeune femme qui va se marier et se pose des questions sur son fiancé, puis sa soeur qui va se marier, sa mère, son père, sa grand-mère, et caetera. Un peu comédie de moeurs, un peu drame familial. Tout un peu, en fait. Pas vraiment prononcé pour un genre ou l'autre. Ca peut agacer, mais je trouve que le mélange se goûte bien. On a pas trop de tout. On a peut-être pas assez de chaque, mais je préfère rester sur ma faim (ce qui me donne envie de regarder un autre film) que d'être écoeuré (ce qui me donne pas envie de regarder un autre film).
La jeune femme, c'est Jennifer Aniston. ... ... ... ...
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH
Jolie comme un coeur, les cheveux franchement lourds, brillants, lisses, magnifiques, plus maquiléée que dans d'autres rôles, un visage qui pleure ou qui sourit facilement et naturellement (c'est l'actrice qui fait ça), beaucoup de mouvements de sourcils (bien joués pour la plupart), beaucoup de visages de faux "je vais bien, tout va bien" qui, bon, sont alignés en rangs d'oignons, mais ça passe pasque je trouve l'expression fine et craquante (comme des Springles Hot & Spicy).
Le premier rôle masculin c'est Kevin Costner et son personnage s'appelle Beau (c'est pas pratique, ça ?). Là on a la critique un peu difficile pasque c'est quand même Kevin Costner, il rentre bien dans son rôle, il l'occupe entier, jusqu'à ce qu'on ait l'impression que le rôle est franchement trop petit pour lui... Et pourtant, en vieux beau décontracté mais un peu écolier pourtant, il convient parfaitement : c'est ce genre de charme tranquille et pas tout à fait sophistiqué, une séduction de fatigué, avec quoi il fait son pain maintenant, le vieux Costner (sauf dans son prochain où il fait un serial killer... pourquoi pas...).
La grand'mère c'est Shirley MacLaine... Une actrice plutôt connue pour ses rôles de grand'mère, j'ai l'impression, et... et pour ses opinions new age, mais c'est
la Wikip qui prend possession de moi, là. C'est surtout son rôle qui me fait plaisir, en fait : une mémé fashion qui refuse qu'on l'appelle grand'mère et quand elle veut causer à sa petite-fille, elle lâche à son fiancé : "Mon gars, va jouer avec ta bite". Cha-rmante. Je trouve que c'est un bon rôle, mais je ne peux pas dire si c'est du grand jeu, vu que je ne l'ai vue que dans ce rôle. Ca paraît, au moins.
Ledit fiancé c'est Mark Ruffalo, avec la paralysie faciale qui lui fait tout prononcer à droite. Il fait pas mal de seconds rôles de ce genre : c'est l'inspecteur dans Colateral, le copain de Kirsten Dunst dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind, un des soldats dans Windtalkers, et j'ai rien vu d'autre de lui (je crois... ah, et c'est lui qui fait l'adaptation de Et Si C'Etait Vrai).
On a aussi Mena Suvari en petite soeur, c'est la lolita dans American Beauty, et la sage dans American Pie. Perso j'aime pas sa tête, mais là elle joue son rôle de petite folasse, sans plus, sans moins.
Le père c'est Richard Jenkins. Non, non, il est pas connu, il a même pas sa bouille en médaillon dans l'imdb... Mais attendez, on le connaît : il a joué dans
Fun With Dick and Jane (Braqueurs Amateurs, c'est le boss), dans
Shall We Dance (hum...) ou
Intolérable Cruauté, dans
The Core aussi (pas connu mais putain ce que c'est qu'une merde), dans
Me Myself & Irene (Fous d'Irene) ou même
Mary à Tout Prix... Putain, il a même joué dans
Un Divan à New York,
Wolf et...
Silverado !! (avec des morceaux de Costner dedans... son premier succès en fait, deux ans avant
Les Incorruptibles) (d'ailleurs en fait le premier film où Kevin Costner aurait dû percé c'est
The Big Chill, qui est en train de m'arriver maintenant, un rôle pour lequel
il avait décliné le principal rôle de
WarGames, all time favourite, qui allait bien entendu atterrir sur Matthew Broderick... si Costner avait pris ce rôle de , l'histoire mondiale en eût été indiscutablement, profondément et radicalement changée)
Voilà donc le cast qui fait.
.......................> > > Spoiling freely through infinity < < <
Le scénar est relativement intéressant : en 1967, le film
The Graduate raconte l'histoire d'un Bac +4/5 (...euuh... graduate quoi...) qui se fait séduire par une femme de 40 ans, pour tomber amoureux de la fille de cette dernière et s'enfuir avec elle le jour de son mariage (à elle) (à noter le premier vrai grand rôle de Dustin Hoffman, et le célébrissime "Mrs Robinson" de Simon & Garfunkel
). En 1997, une jeune fille apprend que sa mère, morte il y a longtemps, aurait eu une liaison just'avant son mariage avec son père, avec un certain Beau Burroughs. Ce Beau Burroughs était pote avec
Charles Webb, l'auteur du
roman dont le film est une adaptation. Comme elle ne ressemble pas à son père, elle se persuade que sa mère, sa grand'mère et ce Beau Burroughs sont les trois vraies personnes dont le roman s'inspire.
Elle va le chercher, le découvre mignon comme tout, et dans sa confusion (et pas mal d'alcool), elle passe la nuit avec lui. Le lendemain, et c'est là que ça devient plus intéressant pour le scénar, Beau Burroughs (qui a confirmé qu'il est bien l'inspiration du livre, et donc l'amant de la mère et de la grand'mère, mais qu'il ne peut pas être son père) l'invite à rester avec lui (en fait, à vivre avec lui, mais d'abord à aller à un gala avec lui), en lui en mettant plein les yeux avec son flouze, et en lui parlant d'aventure dans la vie, de piquant, car si on ne vit pas avec folie, "la vie n'est qu'une suite de jeudis mis à la suite les uns des autres". Au gala, le fiancé de la jeune femme la voit embrasser le vieux Beau, casse méchamment (d'un point de vue général, le rôle du fiancé est bien écrit : il est timide quand il faut, et en colère comme il faut), et elle se rend compte qu'elle n'a jamais voulu vivre qu'avec lui.
La fin est en fait plusieurs fins, une pour chaque arc, squi fait qu'on a un peu l'impression de rebondir sur le tarmac, mais ça va. Mais ce qui m'intéresse particulièrement dans ces arcs, c'est de voir que Beau, qui à la fin du film se retrouve avec sa queue sous le bras, s'est non seulement tapé trois générations de la même famille, mais en plus s'est fait saigner par les trois : par la grand'mère quand il s'est enfui avec la mère, par la mère quand elle s'est enfuit avec son mari (contrairement au roman, le Graduate n'arrive pas à arracher sa copine à son mariage), et par la fille quand elle retourne chez son fiancé. Sans qu'il ait trop rien demandé, sauf bien sûr ce moment intéressant dans le film où il invite la fille à rester (et qui lui permet de ne pas être une totale victime, honneur douteux). Tout ça parce que la première voulait s'encanailler avec un jeunot, la seconde voulait se taper une dernière fois autre type que son mari, et la troisième perdait complètement les pédales. Ou comment trois générations de femmes ont démembré la vie d'un homme.
Mais c'est pas misogyne, ni même sexiste : il n'y a pas là de camps selon le sexe. Il y a plutôt ceux qui ont fini avec la fille, et les autres. Comme dit le père de Jennifer Aniston : "I got your mom. He didn't". On a donc toute latitude d'entrevoir les douleurs des deux "qui l'ont eue", le père et le fiancé, mais le vieux Beau... Je suis pas d'accord avec le traitement qui a été fait du Beau dans ce film, ni de la légèreté qui est pardonnée aux personnages féminins : c'est pour ça que je le trouve intéressant.
.......................> > > Spoilers end here < < <
Après ça, on a des moments marrants (tout le début, en fait, à côté des pleurnicheries d'Aniston), surtout dans la voiture et au dîner. Ce qui découpe assez bien le film en moitié humour et moitié émotion (le découpage se faisant à peu près à la 44', avec une dernière élocution de "blunt testicular trauma").
Ah, et puis la soundtrack : pas fracassante (à part le passage obligé par "And here's to you, Mrs Robinson, Jesus loves you more than you will know"... A propos, les paroles de la chanson n'ont rien à voir avec The Graduate ou Rumor Has It... domma-aage). Cependant, y'avait du piano-bar bien bien qui m'a tendu l'oreille, alors j'ai été chercher, pour découvrir Nellie McKay (ça se prononce "Ma Caille" :)), pianoteuse-chanteuse mimi dans la vague de Norah Jones ou McKrall, mais TOUT A FAIT différente, militante, rigolote, et dont le style prend résolument toutes les directions possibles. Regardez donc
son rap, ou écoutez une chanson (pas dans la même version) de la soundtrack d'un Grey's Anatomy :
Vraiment trèche bien.
En définitive, une comédie de moeurs comme j'aime, pas un
filmaniston dans toutes les règles de l'art, mais pas loin ; avec une bonne bouille, une histoire un tantinet complexe, des sentiments justes et pas trop baveux, et une fin qui me laisse un peu voire beaucoup nostalgique.
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